Filiation

FILIATION MAÇONNIQUE

Souverain Sanctuaire Int.
des Marches de Burgondi
Michel Picandet

Michel Picandet

Grand Maître Mondial

Fondateur
www.gam-tracia.com

Ancient & Primitive Rite
of Memphis & Misraim
Alexander Rybalka

Alexander Rybalka

Grand Hiérophante

Fondateur
www.aprmm.info

Souverain Sanctuaire
de Dacie
George Petrescu

George Petrescu

Grand Maître

Fondateur
www.mlsd.ro

(1) - Les loges écossaises du XVIIe siècle ont intégré des non-opératifs sans cesser d’être opératives. Les loges anglaises ont célébré quelques cérémonies pour des non-opératifs. Il s’agissait de marquer la reconnaissance de la loge pour services rendus. Il ne s’agissait pas d’initiation, et rien n‘indique que les personnes ainsi reçues aient remis les pieds dans ces loges par la suite. Selon les recherches récentes, ces notables se seraient réunis entre eux, hors des loges proprement dites. Ces cercles de bon aloi seraient devenus les premières loges « spéculatives » anglaises.

(2) – David Stevenson, Les Origines de la franc-maçonnerie, Télètes, Paris, 1993.

(3) – Anderson, dans l’édition de 1738 de ses Constitutions, présente la création de la Grande Loge de 1717 comme le renouveau d’une forme d’organisation qui aurait existé antérieurement. Il mentionne plusieurs assemblées où un Grand Maître et des Grands Surveillants auraient été désignés. Cette organisation serait tombée en décadence à cause de la négligence du dernier Grand Maître, Christopher Wren, l’architecte de la cathédrale Saint-Paul. Tout cela est fictif.

(4) – Selon les Statuts Schaw de 1599, le Surveillant de la loge de Kilwinning (la seconde du pays) doit examiner chaque apprenti entré et chaque compagnon sur « l’art de la mémoire et la science d’icelui » et doit punir celui qui en aurait perdu un point quelconque. Or, l’expression « art de la mémoire » renvoie à une science connue de la Renaissance. C’était une technique de mémorisation qui remontait à l’Antiquité classique, conçue à l’usage des orateurs qui devaient apprendre un discours. Cette technique utilisait l’image mentale d’un édifice dont les parties correspondaient aux différentes phrases du discours à mémoriser. La philosophie de la Renaissance accordait à cet art une portée qui dépassait son objectif premier : il devenait l’art d’organiser un savoir encyclopédique et de dévoiler les relations cachées entre les choses, l’univers tout entier étant conçu à l’image d’un édifice. Par ce fait, il avait partie liée avec la philosophie hermétique. Giordano Bruno s’est intéressé à cette question ; cf. Frances A. YATES, Giordano Bruno et la tradition hermétique, Dervy, Paris, 1996, page 385. L’auteur cite De umbris idearum (Sur les Ombres des Idées, 1583) et De imaginum, signorum et idearum compositione (De la composition des images, des signes et des idées, 1591).

(5) – La référence à l’Égypte pharaonique, à ses dieux et à son Livre des Morts, relève d’une méprise. À la suite de Cagliostro, la franc-maçonnerie de Rite Égyptien emprunte aux mythes grecs, romains et juifs pour véhiculer un enseignement hermétique. Les seuls dieux égyptiens qui peuvent s’y trouver représentés sont Isis et Osiris, en raison de leur pénétration en milieu hellénique.

(6) – Les enseignements véhiculés par la Haute Maçonnerie Égyptienne, l’Étoile Flamboyante ou les Rites Unis de Misraïm et Memphis provenaient du même cercle napolitain dont j’ai exposé ailleurs (Cagliostro, les arcanes du Rite Égyptien) la nature et les protagonistes. D’où les références fréquentes à « l’École de Naples » chez les promoteurs de ces rites. L’Ordre des chevaliers maçons élus Coëns de l’univers était issu d’une tradition judéo-chrétienne imprégnée de théurgie salomonienne.

(7) – La loge Ankh travaillait au Rite Écossais Ancien et Accepté. J’ai publié ses instructions pour les trois premiers degrés dans Secrets de la franc-maçonnerie Égyptienne, Chariot d’Or, Saint-Chef, 2002.

(8) - L’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers de Martinès de Pasqually est un bon exemple. La transmission de l’ordination (Réau-Croix) qui couronnait ce Rite s’est arrêtée avec Jean-Baptiste Villermoz. Lorsqu’on lui demandait de transmettre à son tour afin que la filiation temporelle ne se perde pas, il répondait avec cette phrase tirée de l’Évangile de Matthieu (3, 9), « Dieu peut, des pierres même, faire surgir des enfants d’Abraham ». Un siècle et demi plus tard, en 1942 et 1943, sous la conduite de Robert Ambelain, des frères de bonne foi pratiquèrent les opérations Coëns. Les manifestations obtenues au cours de ces travaux répondaient aux critères de l’Ordre primitif. Je renvoie aux travaux de Serge Caillet, spécialiste de cette question.

QU'EST-CE QU'UN RITE?

Un Rite est une structure initiatique très précise, ciselée au cours des siècles par de sages initiés et qui a pour but d’aider le maçon à se développer sur tous les plans, moral, éthique, social, mais surtout spirituel.

Atteindre ce que les Grecs appelaient avec Socrate et Platon « l’état de sagesse », ce que les chrétiens appellent « l’illumination », ce que les Japonais appellent « le Satori », ce que les Hindous appellent « la Réalisation spirituelle », tel est le but premier et fondamental de toute Maçonnerie, même si certains ont tendance à oublier – ou oublient carrément ce dernier point, confondant « religion » et « spiritualité », ou confondant « cléricalisme » et « religion ».

Tous les francs-maçons cependant, étant fondamentalement des hommes libres et tolérants, se considèrent comme des frères et acceptent que chacun cultive ses propres convictions et suive son propre chemin spirituel. Les francs-maçons sont, par essence, opposés à tout dogmatisme, quel qu’il soit.

On comprendra que nous ne puissions pas, dans cet exposé, entrer dans les détails initiatiques. Nous nous bornerons donc à un exposé de la substance de chaque rite, en en citant les principaux:

Ecossais Ancien
et Accepté

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Ecossais
Rectifié

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Memphis
Misraim

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ECOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTÉ

Ecossais, le mot évoque un système maçonnique différent du système Anglais, il apparaît semble-t-il en France à la fin du 17ème siècle, dans le milieu des stuartistes réfugiés à St Germain en Laye. Le terme Ecossais a également été relié à l’Ecossisme, système de Hauts Grades apparu vers 1740. Ancien, est une référence à la Grande Loge des Anciens, fondée après la Grande Loge Moderne de Londres, mais avec une spécificité traditionnelle, éprise de rigueur. Accepté, se rapporte au fait que dans les Loges Symboliques des membres n’appartenant pas au Métier, pouvaient être acceptés. Ce qui a sûrement favorisé l’essor des Hauts Grades de l’Ecossisme.

Des Principes : – Issu d’une tradition maçonnique initiatique et spiritualiste, le Rite Ecossais Ancien et Accepté propose des travaux à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers. Il s’est inspiré des Grandes Constitutions de 1762 et 1786 et a été constitué en 1801 lors de la création du 1er Suprême conseil du Rite à Charleston. – Sa devise « Ordo ab Chao » entend faire de ses adeptes des défenseurs de la tradition et du bien être de l’humanité. – Le R.E.A.A. n’impose aucune limite à la recherche de la vérité et c’est pour garantir à chacun cette liberté qu’il impose à tous la tolérance. – Le R.E.A.A. ne s’immisce dans aucune controverse d’ordre politique ou confessionnel, il invite ses membres à lutter contre l’ignorance, la superstition, le fanatisme et à agir pour la paix, la liberté et le respect d’autrui. – Le R.E.A.A. est une école mutuelle qui s’emploie : – A promouvoir l’amour du prochain, les droits et la dignité humaine afin de contribuer au perfectionnement de la société. – A réaliser et à défendre la liberté de pensée et de croyances dans le cadre de la loi morale. – Le R.E.A.A. est ouvert aux Frères de la G.L.T.S.O. quelles que soient : leur nationalité, leurs opinions démocratiques ou leur croyance. – Tous les adeptes du. R.E.A.A. s’engagent à observer les principes de la constitution établie à Lausanne en septembre 1875.

Des Sources:
De nombreux courants de la pensée traditionnelle ont participé à la structuration du Rite, on peut notamment évoquer les traditions : Hermétique, Orphique, Pythagoricienne, Hébraïque, Chrétienne, Alchimique, Compagnonnique, Chevaleresque, Universelles…

Une Organisation:
La méthode Ecossaise est basée sur une conception traditionnelle de l’homme qui suppose : Corps, Ame et Esprit et les voies de réalisation correspondantes : Connaissance, Amour et Action. La démarche initiatique écossaise propose une progression lente et structurée vers la connaissance en trente trois degrés. Cette progression requiert un perfectionnement des différents états de l’être. Elle n’est jamais dogmatique et il a appartient à chacun de réaliser sa propre voie spirituelle en toute liberté de conscience. Le Rite Ecossais Ancien et Accepté propose à ses adeptes, dans le cadre Obédientiel d’abord, un accès à l’ésotérisme des trois premiers degrés symboliques. Par ailleurs, pour les Frères maîtres ayant une certaine ancienneté, une Juridiction de Hauts Grades qui succèdent à ces degrés symboliques permet d’offrir un approfondissement de l’ésotérisme des trois premiers grades selon un programme de travail qui se réparti en différentes classes. – La Loge de Perfection, du 4ème au 14ème degré. – Le Chapitre, du 15ème au 18ème degré. – L’Aréopage du 19ème au 30ème degré. – Le Tribunal du 31ème degré. – Le Consistoire du 32ème degré. – Le Conseil Suprême du 33ème degré.

Cette Juridiction est sous la direction d’un Collège de Souverains Grands Inspecteurs Généraux présidé par un Souverain Grand Commandeur du Rite.

Tous les travaux placés sous cette autorité son axés sur le perfectionnement constant et personnel de l’initié et n’autorisent pas d’intervention au nom de l’Ecossisme dans le monde profane.

ECOSSAIS RECTIFIÉ

D’essence Chrétienne, il se réclame d’un idéal Chevaleresque, faisant notamment référence à la droiture et au sens du devoir. Les grades qui en marquent la progression se trouvent parfois réunis sous l’intitulé général de Régime Ecossais Rectifié. Soulignons avant tout que notre Grande Loge lors de sa naissance pratiquait exclusivement le Rite Ecossais Rectifié dans ses trois premiers grades d’Apprenti de Compagnon et de Maître.

Les Rituels utilisés étaient et sont ceux déposés à la bibliothèque nationale de Paris sous les références FM 4/514 à FM 4/532 La GLTSO s’enorgueillit aujourd’hui d’être la gardienne inébranlable des valeurs fondamentales de ce rite dans sa progression, son éthique et son authenticité.

Certains voient dans ce Rite des noumènes d’un dogme lorsque nous attestons son caractère chrétien. Il est vrai que cette essence chrétienne, latente au moment de l’initiation, s’accentue, s’affirme et éclate au fur à mesure que nous progressons sur le chemin initiatique. Toutefois, ce christianisme, propre à la Franc-Maçonnerie, ne doit pas se confondre avec un christianisme dogmatique né de l’esprit des hommes. Il s’attache beaucoup plus à une tradition culturelle de civilisation occidentale qu’à une référence confessionnelle.

Il ne peut et ne doit donc pas être ce rigorisme afférent à l’attachement aveugle aux règles morales austères qualifiées de religieuses qui ont donné, et donnent encore aujourd’hui naissance aux guerres de religion les plus aberrantes et les plus meurtrières sous prétexte d’orthodoxie. Il nous invite, au contraire, comme cela est dit dans nos rituels à la pratique de l’amour du beau et du bon. Amour qui ne veut reconnaître ni race, ni ethnie, ni continent. Amour ignorant les confessions. Amour cosmique dont nous entretient Dante dans sa vision paradisiaque. Amour qui est la quintessence des enseignements décrits à plusieurs reprises dans les Livres de la Loi Sacrée de toutes les religions ; Amour du prochain qui est le plein accomplissement de cette Loi et qui joint à la bienfaisance nous prémunira contre l’indifférence aliénante et destructrice. Amour dont la pratique fera de nous des adeptes de la loi royale et rendra nos actes justes et parfaits.

Notre Franc-Maçonnerie est un Ordre initiatique parmi d’autres à la recherche de la Vérité Universelle par des voies qui lui sont propres et qui passent toutes par l’amélioration et l’élévation de l’esprit de l’homme dont elle assume la charge. Cependant notre appartenance à la Franc-Maçonnerie n’exige nullement de nous un renoncement quelconque à notre croyance intime que nous pouvons professer hors du Temple, mais nos concepts même de justice, de tempérance, de prudence, de tolérance, nous interdisent d’exiger de chacun l’acceptation de nos propres convictions sous peine d’exclusion de même qu’elles nous ordonnent le respect de leurs sentiments particuliers.

Avec le Frère DITFURTH, présent et intervenant au Convent de WILHELMSBAD, nous pouvons dire : « Je suis persuadé que la Religion Chrétienne est le vrai fondement de la Maçonnerie, mais je suis également persuadé que l’Instituteur divin de cette vraie Religion n’a bâti son Système que sur l’amour fraternel et l’indulgence » (Acte 106 de l’annexe du Protocole du Convent de WILHELMSBAD).

MEMPHIS MISRAIM

La plupart des membres de la mission d’Egypte qui accompagnèrent Bonaparte étaient maçons de très anciens rites initiatiques : Philaleptes, Frères Africains, Rite Hermétique, Philadelphes, Rite Primitif, sans omettre le Grand-Orient de France.

C’est la découverte, au Caire, d’une survivance gnostico-hermétique qui va conduire ces frères à renoncer à la filiation reçue jadis par la Grande Loge de Londres.

Ainsi, sous la direction de Samuel Honis et de Gabriel Marconis de Nègre, naît à Montauban en 1815, un nouveau courant maçonnique ne devant rien à l’Angleterre, le Rite de Memphis.

Si, très rapidement, le Rite de Misraïm rassemble les Jacobins nostalgiques de la république avec les Carbonari, c’est au sein du Rite de Memphis que se regroupent les demi-soldes de l’ex grande armée et les bonapartistes demeurés fidèles à l’Aigle. Notons que les 2 Rites ont en 1816, le même Grand Maître général, prémices de la fusion future.

Mais le Grand Orient de France, majoritairement monarchiste, obtient la dissolution du Rite de Memphis. En 1826 cependant, le Rite reprend ses travaux sous l’Obédience du Grand Orient de France. Dissout comme Misraïm en 1841, Memphis entre, lui aussi, dans la clandestinité. Il ne réapparaît qu’avec la république en 1848. Dissout de nouveau en 1850, réveillé en 1853, Memphis est reconnu par le Grand Orient de France en 1862.

Comportant alors de très nombreuses Loges à l’étranger, il compte des personnalités telles que : Louis Blanc et Garibaldi qui, 19 années plus tard, sera l’artisan de l’unification de Memphis et de Misraïm.